Un grand moment de Blues samedi dernier avec deux « gamins » malicieux, charmeurs et complices.
Impressionnant Dr Burt et son double-mètre tout en os… hiératique, immobile sur scène pendant plus de quarante-cinq minutes avant le concert puis pendant tout le set de son collègue. Immobile, silencieux mais pas absent, loin de là, car il observait absolument tout ce qui se passait dans la salle. Et quand il a joué et chanté, c’est bien le Blues pur (comme on parle du flamenco puro) qui s’est posé sur la scène du Temps des Crises. Aucun artifice, aucun effet… connexion directe avec les tripes et l’âme du bonhomme. Quelle claque !
Et ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un bonhomme qui est monté sur le ring face à Mohamed Ali (Cassius Clay à l’époque – Golden Gloves 1959 ou 1960), mécano (et syndicaliste) chez Ford et qui a attendu ses soixante-douze printemps pour enregistrer son premier disque… Le roman d’une vie, une vie de roman.
Harrison Kennedy, lui tout en bonhommie et en rondeur, l’oeil pétillant et la parole facile, pro jusqu’au bout des ongles (intervention très sympa aux côtés de Dr Burt pendant les quelques minutes de flottement dues à un petit problème électrique), n’a pas eu besoin de forcer sa voix d’or pour mettre tout le public « dans sa poche » en quelques minutes. Du grand art et un peu de l’histoire du Blues avec le son de ce banjo, instrument originel de la « musique du diable », bien avant la guitare. Et ne passons pas sous silence une très bonne approche des « produits locaux » pour cet épicurien qui cache bien ses soixante-dix piges et dont le Papa (bon sang ne saurait mentir) venait de son Ecosse natale (et oui !) pour faire les vendanges dans la « Loire Valley » il y a bien longtemps, avant d’émigrer au Canada.
De fortes émotions à ranger précieusement dans l’armoire aux souvenirs, emballées dans nos excuses les plus plates pour les désagréments du début de concert avec ce problème électrique incompréhensible (pour l’instant, espérons-le) qui a quand même, selon Sébastien, l’accompagnateur des deux »Papys Blues », contribué à détendre l’atmosphère et a beaucoup amusé les artistes, ravis du côté un peu « bordélique » de l’affaire.
Un dernier petit mot pour vous dire que les artistes, une nouvelle fois, ont tenu à nous dire leur plaisir et leur bonheur d’avoir pu s’exprimer devant un public aussi attentif et respectueux. Merci à vous tous donc…